聖詠譯義
凡例


LETTRE-PREFACE

惠主教來函代序

CHER MONSIEUR WU,

Permettez-moi de vous féliciter et de vous remercier d'avoir mené à terme cet Essai de traduction littéraire des Psaumes.

Traduction littéraire et poétique, suivant d'ailleurs d'aussi près que possible le texte bien connu de Crampon, cet essai nous donne comme un élixir de ces élévations, en un style plein et concis, élégant et harmonieux.

Et il vient à son heure, heure grave, s'il en est, que cette crise sans précédent qui secoue actuellement le monde.

Partout, en effet, c'est la lutte entre les 2 cités dont parle St. Augustin: la cité de Dieu et la cité du démon, la cité du bien et la cité du mal.

Lutte immense et ardue qui déborde les forces humaines, rend nécessaire le secours de Dieu, nécessaire la prière.

Et quels accents pourraient mieux toucher le coeur de Dieu que ces Psaumes qui ne sont la plupart que des clameurs d'espérance avec toutes les notes de l'amour, ayant tous et toujours comme une actualité d'éternité.

Si d'ailleurs le Généralissime lui-même s'élevant au-dessus du fracas des luttes politiques, a bien voulu s'intéresser personnellement à cette traduction, l'encourager, la revoir et la goûter, n'est-ce pas comme une consigne qu'il nous donne: celle de regarder en haut et de monter jusqu'à Dieu dans une prière humble, confiante, persévérante, comme celle du Roi David, et de solliciter du Tout Puissant, protection, secours, pardon, lumière et force.

Et quel réconfort pour les hommes purs, droits et charitables qui se refusent au mensonge, à la corruption, à la calomnie, à l'usure, de songer qu'ils peuvent compter sur la protection de Dieu et sur le bonheur inamissible qu'il promet (Ps. XII, XV.)

Quelle consolation de voir que le bonheur des méchants n'est qu'apparent et que seul le juste pout goûter la vraie béatitude; et, en ces temps de désordre, de corruption universelle, quel soulagement pour les petits, les opprunés, d'espérer qu'un jour ces oppresseurs seront châtiés, que justice sera faite et l'ordre rétabli v.g. Ps. XIV, XXXIV, XXXVI, XXXVII.

Dans leurs misères physiques et morales toutes les âmes trouvent là des accents pour exprimer leurs plaintes au Tout Puissants, pour implorer leur pardon, ranimer leur confiance, et les maintenir dans une paix que rien ne saurait troubler (Ps. IV, XI et tout particulièrement le Ps. XXIII que yous aimez tant, enfin le Psaume pénitentiel par excellence Ps. 51: le Miserere.)

Puissent beaucoup de lecteurs faire leurs ces sentiments de David que Jésus Christ lui-même avait fait siens et criait à son Père.

Puissent beaucoup d'âmes d'élite en Chine rappeler à leurs compatriotes le souhait de David: Israel speret in Domino... Que le monde, que la Chine en particulier espère inconfusiblement en Dieu. Là est le salut.

Et vous serez ainsi, cher Monsieur Wu, pleinement récompensé de votre labeur.

A. Haouisée S.J.
1946

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